Fasciathérapie : soigner en libérant les fascias
La fasciathérapie est particulièrement efficace pour des indications impliquant des traumatismes directs : lombalgies, dorsalgies, blocages physiques.
Le fasciathérapeute en appelle à la symbolique du corps pour expliquer en partie la localisation du problème au patient qui est souvent étonné de découvrir qu’en traitant une cheville, le thérapeute est appelé vers le genou puis la hanche mais aussi - dans le cas d’une lombalgie par exemple - à l’étage supérieur par l’épaule.
Quand il traite la cheville, le fasciathérapeute la libère, remet les os en place, figés qu’ils sont par la douleur et l’immobilité à cause de l’articulation bloquée par cette immobilisation forcée qui amène le collagène à envahir les tissus de glissement que sont les fascias, ralentissant ainsi leurs mouvements.
En effet, le collagène (protéine complexe qui se présente sous forme de consistance gélatineuse) est la partie constituante du tissu conjonctif associé à l’acide hyaluronique. Or, il y a dualité entre collagène et acide hyaluronique : plus longtemps l’articulation a été bloquée, plus le collagène est présent sur le fascia et l’immobilise. Il y a donc blocage mécanique lié au stress et à la douleur mais aussi à l’excès de collagène. Pour s’en libérer, le thérapeute a une arme secrète : le point d’appui dont les fascias vont se servir pour produire de l’acide hyaluronique. Secrété par les cellules, il va – tel un gel lubrifiant - assurer l’hydratation indispensable aux glissements physiologiques des fascias en redonnant une liberté à ces « plaques » qui bougent grâce aux glissements.
À partir de la rencontre avec le patient dans sa propre douleur, c’est sur le lieu où il l’exprime que le fasciathérapeute va donner le point d’appui demandé par les tissus bloqués. Il est facile de sentir ce blocage, pas seulement par la douleur exprimée mais aussi par la densification qu’il ressent dans sa main. Grâce à ce point d’appui qui peut être une pression forte ou légère, on va sentir sous la main une concentration énergétique (comme un rassemblement) et un point précis comme si de tous les côtés le corps concentrait son énergie. Cette concentration va augmenter en puissance pendant un certain temps puis relâcher sa tension d’un seul coup en diffusant sur une grande distance une énergie qui, comme une vague qui entraînerait le sable sur la plage en se retirant, emporte le fascia dans son mouvement plus loin que le point d’appui originel. On sent alors l’énergie qui diffuse, s’étale et apporte cette respiration aux tissus en leur redonnant de la vie et donc du mouvement.
« Lorsque j’accompagne mentalement cette diffusion énergétique, je remarque que sa surface mouvante s’amplifie ce qui me fait comprendre comment, lorsque je traite un problème crânien, je peux atteindre un objectif que physiquement il m’est impossible de toucher : c’est la pensée concentrée qui est le prolongement objectif de ma main. Le résultat de ce travail est évident pour moi, mais aussi pour le patient qui l’exprime à la fin de la séance lors du debriefing. Car si le dialogue patient / thérapeute n’est pas forcément exprimé au cours du déroulement de la séance, c’est dans le ressenti pour l’un et pour l’autre que je vais le trouver. »
En fait, en cas de traumatisme, la douleur bloque les fascias et occasionne même le déplacement de certains os. La récupération est donc entravée du fait que la position anatomique des éléments n’est plus respectée, sans parler de la douleur et de l’attitude antalgique des compensations. Dans un premier temps, il est urgent de remettre en place ces articulations au moyen des fascias. En leur donnant des points d’appui, en les accompagnant dans leur mouvement, on redonne aux tissus qui ont une mémoire anatomique précise, la possibilité de reprendre leur position originelle. Mais il faudra ensuite libérer l’ensemble circulatoire, liquidien, sanguin, énergétique.
Puis le membre doit reprendre sa position première et c’est grâce au travail des fascias qu’il y parviendra. Ce qui est extraordinaire, c’est que ce sont les fascias eux-mêmes qui font le travail ; ils ont une force considérable qui ne dépend pas du point d’appui : la force développée par le fascia est proportionnelle à la résistance du corps bloqué. De ce fait la douleur a tendance à s’effacer.
Qu’est-ce que la douleur ?
Qu’elle soit induite par un choc mécanique ou psychologique, la douleur se traduit au niveau du corps par une décharge d’adrénaline qui stimule les fonctions musculaires. Si cette réaction est trop forte, elle est alors tempérée par une production d’une hormone anti-inflammatoire : la cortisone (et son dérivé : le cortisol). Au niveau des enveloppes du muscle, les fascias perdent alors leur élasticité et se gorgent de collagène.
La douleur mécanique résiduelle peut être améliorée par la fasciathérapie. L’action sur les points d’appui (pression à la demande des tissus) de la zone concernée favorise la production d’acide hyaluronique par les cellules du fascia qui libère le corps du collagène en excès, responsable de la diminution de sa mobilité. Sous une forme qui rappelle un gel lubrifiant, l’acide hyaluronique assure l’hydratation indispensable au glissement physiologique des fascias.
Les vertèbres ne sont que rarement déplacées ou brisées, la plupart du temps elles sont seulement interrompues dans leur mouvement, donc bloquées, mais comme elles sont aussi entourées de fascias elles sont reliées à l’ensemble. Les points d’appui donnés aux fascias, même à distance, vont leur permettre grâce à leur mémoire phénoménale, d’agir sur la rotation et de remettre en mouvement ces vertèbres en souffrance. Il suffit d’accompagner le mouvement engendré par le fascia.
L’intervention du thérapeute se réduit finalement à peu de chose sinon à mettre le point d’appui le plus juste possible de façon à obtenir une réponse adaptée et juste. C’est le point d’appui qui est déterminant ; s’il est juste, la réponse est adaptée sinon il ne se passe rien (mais qu’on se rassure, tout est indolore et sans aucun risque).